vendredi 11 novembre 2011

Homélie du 33e dimanche ordinaire A : Des talents latents !


Bien cher frères et sœurs
L’humain a été crée à l’mage de Dieu (Gn 1, 27). En effet, être à l’image de Dieu, c’est être intelligent, créateur, capable de mettre en œuvre ses talents et potentialités pour un mieux être. C’est cela la vocation de l’humain. Bien sûr, tout le monde n’est pas capable de tout. Et la parabole des talents, tout en étant ferme sur ce qui est requis de tout être humain de par sa nature, tient admirablement compte des différences d’après les capacités, les possibilités, les talents reçus.

Dieu revêt au quotidien de nos vies l’image familière de ce maître puissant et riche qui pourtant fait confiance à ses subordonnés. Il le fait parce qu’il part en voyage et sera, de ce fait, absent, un peu comme Dieu semble absent de nos vies. L’absence apparente de Dieu dans notre monde est pour certains une aubaine pour enterrer leurs talents, et pour d’autres de les mettre en œuvre. Voyage d’affaire, comme nous dirions aujourd’hui, mais aussi voyage de longue durée pendant lequel le capital se doit d’être fructifié, si l’homme d’affaire veut faire prospérer ses entreprises. Les sommes qu’il confie à chacun de ses serviteurs sont énormes, tout comme les potentialités, les grâces, que Dieu accorde à chacun de nous.

On le voit, ce ne sont pas les chiffres qui importent, l’essentiel c’est de faire fructifier ce qu’on a reçu. Là encore, il sied de noter que le maître agit en conséquence, connaissant suffisamment les aptitudes et capacités de chacun. Rien n’est imposé à personne. Par la suite, les choses se déroulent pour chacun comme il l’entend. Pourtant, travailleur ou insouciant, tous auront des comptes à rendre à leur maître à qui ils doivent tout. Et on connaît bien la suite du récit : alors que les deux premiers s’empressent à faire fructifier leurs talents, le troisième enterre le sien par précaution, afin de ne courir aucun risque. Et la récompense que le maître accorde à ces deux catégories de serviteurs est conséquente : les deux premiers seront invités à entrer dans la joie de leur maître, mais le troisième se fera enlever même le seul talent qu’il avait reçu.

Comme quoi, à ceux qui font fructifier leurs capacités d’être, il est donné la possibilité d’une vie en abondance (Jn 10, 10), alors que ceux qui les enterrent deviennent moins que ce qu’ils étaient auparavant. C’est dire que le refus d’initiative, quand la conscience suggère qu’on ferait bien d’en prendre, est souvent un indice de médiocrité aussi bien morale que spirituelle. C’est le signe d’une existence stérile. La parabole des talents nous invite à mesurer la grandeur, aux yeux de Dieu, de ces choses, si petites soient-elles, que nous refusons de faire, par ‘prudence’ ou par peur de ne pas être pris au sérieux.

C’est que le péché ne consiste pas seulement à accomplir des actions positivement mauvaises. Il peut y avoir tant d’égoïsme à s’abstenir de poser des actes bons, à décliner ses responsabilités. Or, un humain n’est humain que pour autant qu’il est responsable, inventif, capable de créativité, d’initiative. Le but de cette parabole c'est de nous aider à prendre conscience de la dignité que Dieu nous revêt quand il nous fait confiance. Face à cette bienveillance infinie de Dieu, nous sommes appelés à devenir des êtres de confiance, car vivre dans la confiance ouvre à une vie féconde.

Faute de bien connaître nos potentialités, nous les sous-estimons le plus souvent. Il nous faut prendre pleinement conscience du lien entre nos atouts et nos croyances. En effet, nous avons sur Dieu et sur nous-mêmes des présomptions qui conditionnent pour une large part l’émergence et la mise en œuvre de nos capacités. Etre convaincus qu’avec Dieu on est capable de réussir dans une entreprise nous permet de faire réellement émerger les capacités nécessaires à cette entreprise et nous donne le maximum de chances de réussir. 

A l’inverse, être persuadé que l’on n’en est pas capable nous empêche de mettre en œuvre notre potentiel. Ainsi, notre vie sur cette terre des humains n’est pas un déroulement tranquille et sans but. Nous ne sommes pas en ce monde pour nous laisser vivre dans l’infécondité. Nous sommes sur la terre pour faire émerger vertus et bonnes œuvres afin de gagner, dans la joie de notre Seigneur, la vie éternelle.

Sébastien Bangandu





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