samedi 6 août 2011

Homélie du 19e dimanche A : Non assistance à personne en danger!

Bien chers frères et sœurs,
L’idée de Dieu la mieux partagée est celle qui fait de lui un Dieu terrible en ses exploits, auteur des prodiges, un Dieu tout puissant et qui n’a point d’égal (Ex 15, 11).  Cependant, dans le quotidien de notre existence, parfois rien de tel !  On a très souvent affaire à un Dieu qui tarde à venir à notre rescousse, à un Dieu impuissant qui n’arrive pas toujours à donner plaine satisfactions à nos désirs, à un Dieu qui donne l’impression de ralentir ses pas quand il s’agit de secourir le genre humain…  Pour beaucoup, il serait même logique de le condamner pour non assistance à personne en danger !

D’éternité en éternité, Dieu surprend toujours les attentes des humains, tout simplement parce qu’il est Dieu et non un humain.  On l’imagine souvent ailleurs que là où il est.  L’expérience de Jacob le montre bien: "Dieu était là, et je ne le savais pas !" (Gn 28,16). On le cherche du côté de la force, et c’est le petit David, mal armé,  que Dieu fait triompher du terrible Goliath (1 Sm 17). On le cherche dans des actions éclatantes et terrorisantes tout comme dans les tremblements de terre, l’orage ou la tempête, mais Lui se révèle dans le murmure d’une brise légère (1 R 19, 13 a)… Si Dieu a toujours surpris son peuple, il n’y a plus lieu de s’étonner de ce que son Messie ait du mal à se faire reconnaître.

En effet, plus on croit connaître quelqu’un, plus il nous échappe ! La difficulté redouble lorsqu’on s’imagine connaître Dieu à fond.  Parce que familier à Lui, on croit parfois pouvoir supprimer le mystère de Dieu.  Voilà pourquoi Jésus demanda à Pierre de « passer derrière Lui » (Mt 16, 23b).  C’était pour lui demander de réapprendre à le suivre, à marcher sur ses pas.  C’est ce qui se passa aussi pour ceux qui prétendaient connaître Jésus du seul fait qu’ils le côtoient à Nazareth ( Jn 7,3-5 ; Mc 6,1-4, … ). 

Ainsi, le Dieu qui fait peur de l’Evangile d’aujourd’hui est Celui de nos préjugés et de nos illusions.  Car c’est justement quand notre foi s’affadit, quand nous sommes dépassés par les événements et soucis de la vie que notre vision de Dieu se brouille et devient négative.  Alors, nous avons l’impression, comme les Apôtres, d’avoir affaire à un fantôme.  Nous sommes appelés aujourd’hui à quitter ce Dieu fantôme qui nous fait peur pour nous diriger vers le Dieu qui nous rassure parce qu’il est tendresse et amour.   Passer de la peur d’une vie ballottée par les vagues de l’incertitude à une vie de confiance en Dieu, voilà tout l’enjeu de la découverte du Dieu d’amour.

L'œuvre de Dieu est toujours plus immense que ce que nous pouvons observer et comprendre. Cela est vrai aussi bien à l'échelle de l'univers qu’à l’échelle de notre vie personnelle ou de celle de notre prochain.  Ne limitons pas le déploiement de sa puissance et de son action à l’horizon de nos perceptions humaines. Laissons-nous surprendre par ce Dieu dont l'action est toujours plus vaste que ce que nous percevons. Il est toujours plus grand que ce que l'on peut imaginer et son action est toujours plus vaste que ce que l'on perçoit.  Voilà pourquoi, si on accepte de ne pas enfermer Dieu dans des cases, des concepts ou des dogmes, on pourra aisément se laisser surprendre par Lui.

Ouvrons nos cœurs à la rencontre du Christ qui nous fait signe.  Bravons la peur que provoque en nous le vent de l’incroyance.  Cultivons la confiance en Jésus-Christ, le fils du Dieu vivant.

Sébastien Bangandu



2 commentaires:

Rigobert a dit…

Merci Séba
Merci pour ton partage. Tu m'inspires beaucoup dans la préparation de la ration du jour du Seigneur. Que Dieu te bénisse. Bon apostolat la-bas

Denis Mampuya a dit…

Bonjour Séba et courage. Cet aspect discret ou absent de Dieu fait que beaucoup quittent l’église pour recevoir des réponses immédiates à leurs requêtes ailleurs. On n'a pas le tps à perdre.