samedi 2 juillet 2011

Homélie du 14e dimanche A : La joie, un signe du Royaume!


Bien chers frères et sœurs
Nous célébrons le 14ème dimanche du temps ordinaire.  En parcourant les lectures que nous présente la liturgie de ce jour, je découvre qu’elles sont toutes traversées par un appel à vivre constamment dans la joie. 

 En fait, au-delà des misères que l’être humain peut connaître sur terre, il y a en lui un désir inextinguible de vivre heureux, joyeux. En ce sens, la joie est une donnée fondamentale de l’existence humaine. Aussi, une vie sociale ne se concentre pas essentiellement autour des obligations et des droits. Elle complète les accessoires nécessaires à la structuration des conditions qui permettent à l’individu aussi bien qu’à la collectivité d’exprimer son épanouissement. 

Par ailleurs, chacun de nous sait combien il est agréable d’être en compagnie d’une personne sympathique, et combien être capable de réaliser ses rêves,  profiter des divertissements sains, …font partie du bien-être.  Tout cela contribue indéniablement à la réjouissance. A l’opposée, la douleur par exemple, n’est pas une recherche inhérente à une personne normalement constituée. C’est une valeur négative parce qu’elle est le contraire du bien-être, mais sans la douleur l’être se désintègrerait et n’aurait aucune idée de l’exaltation de l’âme dans toute sa plénitude. Ce qui me fait dire que tout ce qui est favorable à la douceur, à la fête, à la quiétude, au sourire, est comme une eau pure qui apaise la soif dans les instants les plus inattendus. 

Toute sa vie durant, le Christ a appelé ses disciples à vivre dans la joie et le bonheur.  Mais quelle signification entendait-il donner à la joie ? La deuxième lecture de ce jour propose quelques éléments de réponse à cette question.  C’est que, pour Jésus, la vraie joie découle, d’une part, de la vie dans l'Esprit: «Laissez-vous mener par l’Esprit et vous ne risquerez pas de satisfaire la convoitise charnelle. Car la chair convoite contre l’esprit, et l’esprit contre la chair » (Gal 5, 16-17).  

Doit-on se déposséder de sa chair ?  Loin de là ! Dieu nous a crées esprit et chair.  Et c’est avec tout cela que nous allons à lui, car il est capable de nous transformer.  C’est plutôt un appel à nous rendre de plus en plus conscient de notre fragilité pour vivre et agir en conséquence. C’est donc, grâce à l’Esprit de Dieu que notre existence s’élève et devient ‘une vie  pour Dieu’ et ‘en Dieu’. Ceci veut dire qu’avec le don de l’Esprit, nous ne sommes plus laissés tout seul, comme dans un désert, mais nous marchons en compagnie de Dieu, en sa présence. Au fil du temps, cet Esprit produit en celui qui en vit des fruits comme « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (Ga 5, 22). 
 
D’autre part, il convient de considérer le renoncement sans lequel il est justement difficile de suivre le Christ.  Or le Père donne le Saint-Esprit à ceux et celles qui vivent selon ses commandements, c’est-à-dire qui font sa volonté. Et dans l’Evangile de ce jour, nous voyons Jésus-Christ tressaillir de joie à cause des tout-petits, ou mieux de ceux et celles qui ont un cœur simple, disposé à accueillir la syllabe éternelle du Père.  On le voit, on ne peut devenir vraiment joyeux que lorsque l’on est décidé à faire la volonté de Jésus, en engageant continuellement une bataille contre la chair, c’est-à-dire contre son propre égoïsme. 

Enfin, vivre sous l’emprise de la chair nous rabaisse tandis que vivre de l’Esprit nous transfigure.  A chacun de choisir.  Notre vie, il est vrai, est à elle seule un fardeau sous le poids duquel nous ployons constamment.  Jésus nous invite à nous décharger sur lui de tous nos fardeaux et lui nous procurera le repos. C’est assurément dans la loi du Seigneur que s'obtient la vraie joie, celle qui que personne ne pourra nous enlever. Que le Seigneur crée en nous un cœur simple, disposé à rechercher le visage d’un Dieu amoureux des tout-petits, des simples. Amen

Sébastien Bangandu

 

Aucun commentaire: