samedi 25 juin 2011

Homélie du Saint-Sacrement (A)

Bien chers frères et sœurs
Aujourd’hui, nous célébrons, en Eglise, la solennité du Saint Sacrement du Corps et du sang du Christ.  Nous savons tous l’importance que revêtent la nourriture et le breuvage dans la vie de l’être humain.  Aussi, pour entreprendre une longue marche, il est nécessaire d’avoir pris de la nourriture et ensuite de renouveler ses forces avec les aliments dont on a fait provision.

Et chacun de nous devrait réaliser que le monde dans lequel nous vivons prend parfois le visage d'une véritable ‘vallée des larmes’ (Søren Kierkegaard), ou encore d'un désert bondé d’épreuves que l’on apprend à traverser.  Dans la foulée de ces épreuves la faim et la soif sont toujours et déjà au rendez-vous.  On a donc besoin d’assez d’énergie et de courage pour réussir la traversée.  Et l’on sait comment les humains, aujourd’hui plus que jamais, s’adonnent au travail pour pouvoir justement s’assurer un avenir meilleur,  le bien-être, sans oublier la nourriture quotidienne…

A ce sujet, Jésus-Christ invitait constamment ceux qui le suivaient en ces termes: "tavaillez, non pas pour la nourriture périssable, mais pour celle qui demeure dans la vie éternelle, et que le fils de l'homme vous donnera" (Jn 6, 27).  C'est donc Jésus-Christ et Lui seul est capable de nous donner cette nourriture qui demeure.  Dans un monde où l’on veut vivre longtemps, cet Evangile de Jésus-Christ serait une aubaine.

Mais curieusement, comme pour les pharisiens de ce temps-là, ce discours de Jésus devient choquant, si bien qu’on se demande comment cet homme peut-il nous donner son corps à manger ?  Et l’on se souviendra qu’à la suite de ce discours se produisit un grand mouvement de défection.  Beaucoup se sont retirés de sa compagnie.  Mais Jésus montrera sa résolution d'exiger la foi en l'Eucharistie comme condition essentielle pour continuer à le suivre.  C’est ainsi qu’Il obtiendra de Pierre, le représentant des douze, cet acte de foi : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle… » (Jn 6, 68). 

Notons que Jésus, à travers la nourriture et le breuvage terrestres, veut donner ce qui convient le mieux à l’humain, ce qui est bon, ce qui a valeur d’éternité. L'importance des repas, et donc de l'Eucharistie n'est plus à démontrer dans la vie publique de Jésus,  tant il aimait manger avec les gens et ‘se révéler à la fraction du pain’ (Lc 24, 30). D’ailleurs le premier miracle qu’il opère, c’est autour de la table, pour que les convives aient du bon vin, incomparablement meilleur et abondant (Jn 2, 10).

Dans le discours qu'il prononce dans la synagogue de Capharnaüm, Jésus mettra vigoureusement en lumière la nécessité de l'Eucharistie pour la vie chrétienne : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53). En déclarant « Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson » Jésus souligne que sa chair et son sang sont pour la vie éternelle ce que la nourriture et la boisson sont pour l'entretien de la vie corporelle.

Sans nourriture pas de vie, pas de croissance. Le Christ s'est fait pain et vin pour que sa vie de ressuscité soit notre nourriture nouvelle, qu'elle nous fasse grandir, nous transforme. La Fête-Dieu nous invite à nous associer à cette profession de foi faite autrefois par Pierre au nom des apôtres. Elle nous invite en même temps à reconnaître l'importance de l'Eucharistie dans notre vie chrétienne. Nous avons besoin de la nourriture eucharistique pour développer toute notre capacité de vie spirituelle.   

Devenir chrétien, c'est vivre l'eucharistie dans le quotidien, faire de notre vie une eucharistie, une nourriture qui donne goût et saveur au monde. C’est également commencer à habiter notre foi, à forger peu à peu notre identité chrétienne. Approchons-nous donc de la table du Seigneur dans la foi et la confiance en sa miséricorde infinie.

Sébastien Bangandu

Aucun commentaire: