mardi 17 mai 2011

Homélie du 4ème dimanche de Pâques: L'efficacité de la parole de Dieu

Bien chers frères et sœurs,
La première lecture de ce dimanche nous plonge au cœur même de la parole de vie, c’est-à-dire du Christ, parole vivante du Père.  En effet, Pierre prend la parole… Il la prend pour annoncer une certitude : le Christ, qu’on croyait mort, est désormais vivant au milieu de son peuple.  Voilà qui donne consistance à notre foi. 

Par ailleurs, cette lecture met en évidence la puissance et l’efficacité de la parole de Dieu, qui ont une influence bénéfique sur la personne qui s’ouvre à ladite parole.  En rapport avec la force de la parole, voici quelques textes bibliques pouvant nous aider à prolonger notre méditation sur ce sujet :
-         Osée 4, 6 : « Mon peuple péri par manque de connaissance »
-         Hébreux 4, 12 : « La parole de Dieu en effet est vivante et agissante.  Plus acérée qu’aucun glaive à double tranchant, elle pénètre jusqu’à diviser âme et esprit, articulations et moelle ; elle passe au crible les désirs et les pensées du cœur de l’homme ».
 -         2 Timothée 3, 16-17 : « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre ».
-         Isaïe 55, 10-11 : « De même que la neige et la pluie tombent du ciel, et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre et l’avoir fécondée, et sans avoir donné sa semence au semeur, au laboureur son pain, de même ma parole ne me revient pas vainement, sans avoir accompli ma volonté, et sans avoir réalisé l’objet de mon dessein ».
 -         Psaume1, 1-3 : « Heureux l’homme qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel, et qui la médite jour et nuit ! Il est comme un arbre plantée près d’un courant d’eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont feuillage ne se flétrit point : Tout ce qu’il fait lui réussi ».
Cette parole sollicite aujourd’hui notre adhésion.  Ouvrons-lui notre cœur pour l’inviter ainsi à venir y demeurer tous les jours de notre existence !

Quant à l’évangile de ce jour, il présente Jésus-Christ comme étant le Bon Berger.  En effet, dans les campagnes de la Palestine, les bergers font partie du paysage quotidien. Mais voici quelques traits qui distinguent Jésus, Bon Berger des autres bergers de son temps :
 -Jésus, protège ses brebis contre les ennemis, il les défend avec vigueur, il est même prêt à donner sa vie pour les sauver.
-Il connaît très bien ses brebis, si bien qu’il est capable d’aller à la recherche de celle qui est égarée.
-Il cherche ce qui est bon pour ses brebis (sur des prés d’herbes fraiches, il me fait reposer…, grâces et bonheur m’accompagne tous les jours de ma vie…cf. Psaume 22). 

Il prend soin de tout son troupeau en apportant un soin particulier à chaque brebis de façon toute particulière.  Et c’est ici que prend tout son sens le terme « troupeau ».  Car, aux yeux du Seigneur, nous ne sommes pas un collectif anonyme.  Nous faisons, chacun pour sa part, l’objet particulier de son amour.  Nous sommes son peuple et il nous connaît tous, chacun par son nom.  Nous sommes, pour ainsi dire, une grande famille de croyants, mais il y a une place pour chacun et chacune d’entre nous dans le cœur de Dieu.  Chacun d’entre nous a du prix à ses yeux.  Cela, il le disait au peuple d’Israël et , aujourd’hui, c’est à chacun de nous ici présent qu’il le redit.

D’autre part, Jésus le Bon Berger est également la Porte de la bergerie.  En fait, pour mieux cerner la densité de ce qualificatif, il faut se rappeler qu’il s’adresse avant tout aux Pharisiens.  Et ces derniers ont un tel sens du sacré qu’ils ne peuvent imaginer cette proximité de Dieu.  Pour eux, Dieu est LE Saint, l’inaccessible et, de ce point de vue, l’homme ne peut pas l’atteindre par ses seules forces.  Sur ce point, Jésus leur donne raison.  Mais il nous annonce que lui-même nous ouvre la porte et alors, nous pouvons le rencontrer. Il est donc cette porte qui nous permet d’aller à Dieu.  Ceci dit, si quelqu’un entre par lui, il est sauvé.  On le voit, Jésus-Christ est le passeur qui nous fait traverser la mort pour épanouir en nous les forces de la vie.

Notons également que cette porte n’est pas celle qui claque brutalement ni celle qui enferme comme dans une prison.  Elle est plutôt un lieu de passage ouvert à l’humanité tout entière.  Il y a de la place pour tous.  Jésus se présente ainsi comme la porte ouverte à l’étranger, au réfugié, au pauvre comme au riche, à la personne handicapée comme à celle qui jouit de toutes ses facultés.  Cette porte est aussi celle ouverte à l’inconnu, à la brebis égarée et à tous ceux et celles qui sont en quête de sens pour l’assomption de leur vie.  En résumé, cette porte est ouverte à la tendresse de Dieu.

Puissions-nous ce jour entrer par cette porte à travers cette eucharistie, présence du Christ à notre monde et lumière sur notre route quotidienne !
Sébastien Bangandu

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