samedi 3 juin 2017

Pentecôte A: Vivre au gré de l'Esprit



Lectures : 1ère lecture : Ac 2, 1-11
                 2ème lecture : 1 Cor 12, 3b-7. 12-13
                 Évangile : Jn 20, 19-23

Bien chers frères et sœurs,

 "C’était après la mort de Jésus ; le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs…" On le voit, les Apôtres ont peur. La menace des Juifs plane autour de la pièce où ils se trouvent terrés. Ils craignent que ces Juifs qui ont mis Jésus à mort ne leur fassent subir le même sort. Pour se protéger, ils ont verrouillé les portes…

Nous savons tous qu’il est difficile de vivre dans la terreur. C’est la chair alors qui est atteinte et qui tremble, par manque de souffle. Le traumatisme est là présent. Plus d’espace où vivre en paix, plus d’espoir. C’est en ce moment terrible que Jésus nous visite…Il était là au milieu d’eux. Il leur dit : "La paix soit avec vous ! " Quel bonheur ! La paix, c’est le contraire de la peur. Elle advient quand la silhouette de l’ennemi disparait et quand la vie à nouveau reprend ses droits. Alors, fini la peur. Recevez l’Esprit Saint…

Sous l’emprise de ce souffle dynamique, une audace extraordinaire anime désormais les vaillants Apôtres qui, libérés de l’emprise de la peur et du désespoir, annoncent avec courage et fermeté le Christ victorieux de la mort. Comme pour les Apôtres, toute personne qui reçoit l’Esprit de Dieu respire avec Dieu d’un même Souffle et sa chair toute entière s’en trouve vivifiée. L’épreuve, quelle que soit son intensité, devient pour lui le lieu par excellence où il aspire à recevoir ce surcroît de Souffle qui va lui permettre d’avancer.

Remémorer la venue de l’Esprit Saint sur les Apôtres au jour de la Pentecôte signifie bien plus que se rappeler un événement passé. C’est plutôt un appel à ouvrir grande la porte de nos vies pour nous laisser travailler et transformer par cet Esprit.  Nous pourrons alors  nous remettre sur la voie du témoignage qui est le signe  par excellence de l’œuvre de l’Esprit en nous. C’est ce que signifie vivre au gré de l’Esprit. Présence toujours renouvelée du Christ en nous et autour de nous, l’Esprit élargit nos horizons, inspire nos paroles et nos actions et nous entraîne au creux de la vie en plénitude.

Il affine notre attention à ses invitations intérieures, il nous oriente dans la mise en œuvre concrète de ses motions parfois déroutantes et dans les choix parfois difficiles à opérer. "Il vient au secours de notre faiblesse" dit Paul, il prie en nous, il s’exprime en nous "par des gémissements inexprimables" (Rm 8, 26).

L'Esprit c’est ce feu qui purifie et transforme ceux et celles qui lui ouvrent la porte de leur vie. Extraordinaire révélation de Dieu, cet Esprit venu du Père et habitant pleinement Jésus nous est aujourd’hui donné par Lui. Dans l’événement de Pâques et de Pentecôte, les disciples vivent une expérience merveilleuse qui est celle de la vie en Esprit. Celle-ci devient effective quand nous osons vivre avec lui. Alors,  notre vie change : ce n’est plus juste moi qui vis, qui parle, qui vais et viens, c’est plutôt "moi dans l’Esprit", "moi configuré au Christ par l’Esprit", "moi recevant la vie du Père par le Fils et l’Esprit".

Telle est sans doute l’intuition de fond du temps de l’Esprit : le Dieu qui s’y révèle n’est pas seulement "le Tout Autre", qui agit hors de moi. Il est celui en qui ma chair opère une mutation. Dès lors, je ne suis plus défini simplement par mon statut de créature, je suis uni au Créateur, indissociable de Lui. Cette union indissoluble, c’est l’Esprit qui en est la cheville ouvrière, l’artisan quotidien. Ouvrons nos cœurs à ce Souffle rénovateur et laissons-nous transformer par Lui.

Sébastien Bangandu, a.a.

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