vendredi 26 juillet 2013

Homélie du 17e dimanche ordinaire C : La prière, un aveu d’impuissance !


Bien chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, nous assistons à une prolifération sans nom des groupes de prière dans les églises. On dirait que, de plus en plus, les chrétiens redécouvrent l’importance de la prière. Quant aux manières de prier, elles sont aussi diverses qu’il y a de mentalités, de personnalités, de tendancesMais ces chrétiens manquent parfois de maîtres qui puissent les guider sur le chemin de la découverte de la vraie prière. Faute de guides, ils s’évadent loin de la réalité, ce qui ne va pas sans dérapages.

Dans le processus d’apprentissage, on a toujours besoin de recourir à des guides qui, à la longue, peuvent devenir nos modèles, ou même nos idoles ! Dans la vie nous rencontrons parfois des maîtres et côtoyons des personnes rayonnantes, des hommes et des femmes d’exception. A force de les fréquenter, on finit par en être influencé. Dès lors, leur manière de vivre et d’agir devient aussi nôtre.

Dans un premier temps, les disciples sont impressionnés par Jean Baptiste. Plus que son apparence, c’est surtout son style de vie, sa vie de prière et son témoignage de vie qui les émerveillent davantage. Très vite, il devient leur modèle. Mais depuis que Jean Baptiste à désigné du doigt Jésus comme étant « l’Agneau de Dieu qui enlève les péché du monde » (Jn 1, 29), les yeux des disciples sont désormais rivés sur sa personne. Et le fait que Jésus priait beaucoup s’est conservé dans l’esprit et dans le cœur de tous ceux et celles qui lui étaient proches par la vie.

Mais bien que vivant avec le Christ, les disciples éprouvent toujours de la difficulté à prier. Voilà pourquoi ils lui demandent de leur apprendre à prier. En effet, cette demande des disciples est en soi une prière bien authentique. Car prier, c’est reconnaître son impuissance, c’est concéder son incapacité, c’est avouer sa pauvreté. Ceci dit, si on n’a pas appris à intégrer sa pauvreté essentielle, on risque de passer constamment à côté de l’univers de la prière. Au cœur de cet aveu d’impuissance, la prière est vécue comme un don, une grâce pure, venant de Dieu. Il faut donc du courage, et surtout beaucoup d’humilité pour avouer que la prière est reçue, donnée par Dieu, qu’on est soi-même incapable de prier.

Malgré les difficultés qu’on en éprouve, la prière demeure un élément central pour l’humain de tous les temps. En effet, le besoin qu’il ressent d’entrer en contact avec Dieu, quelle que soit la représentation qu’il s’en fait, se traduit presque toujours par la prière. Au-delà de sa diversité expressive, la place et la portée de la prière dans l’expérience humaine et chrétienne restent essentielles. Bien qu’étant fils de Dieu, Jésus aimait beaucoup prier. Il est notre vrai modèle. De ce point de vue, notre prière ne sera vraiment authentique que si elle trouve sa source en Jésus Christ lui-même.

Enfin, toutes nos prières jaillissent de nos besoins, de nos désirs, de nos préoccupations, mais aussi de nos angoisses. En tant que telles, elles sont un cri du cœur, qui nous incite à parler à Dieu avec la simplicité d’un enfant et l’insistance de celui qui est taraudé par la misère. En répondant à la demande de ses disciples, Jésus transforme nos appels en prière filiale. Et si les humains, malgré leur méchanceté arrivent à exaucer les demandes de leurs semblables, Dieu fera davantage ! L’important c’est de Lui demeurer confiant et de persévérer dans la prière. 

Sébastien Bangandu, aa





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