Bien chers frères et sœurs,
C’est fou le temps que nous passons souvent à juger,
jauger, décrire, évaluer nos semblables en fonction de filtres érigés en
vérités universelles ! Quand on nous annonce l’arrivée d’une personne
encore inconnue à la maison, au travail ou en communauté, il n’est pas rare qu’on
aille consulter l’internet ou certains autres sources d’informations pour
savoir à quel type de personne on aura à faire.
Parfois, des informations recueillies ci et là au
sujet de ladite personne peuvent amener certains à s’imaginer déjà son
caractère, ses goûts, ses talents, ses faiblesses, et que sais-je encore. Bien qu’il arrive
parfois que certaines choses que l’on dit ou que l’on pense de la personne se
vérifient, ces jugements sont parfois le reflet de nos propres schèmes de
pensée face à ce que l’objet de nos observations nous renvoie.
Et parce qu’ils sont le fruit de notre subjectivité,
nos jugements sont parfois erronés. Jésus le savait bien. Voilà pourquoi il a
commencé à interroger les disciples sur ce que « la foule » dit de
lui. Se sentant alors épargnés de tout effort personnelle, il était aisé pour
les disciples de radoter ce que d’autres disent de Jésus. Comme quoi, parler
des autres ou parler de ce que disent les autres c’est plus facile !
Mais Jésus ne s’arrête pas là. Pour lui, chacun doit être
capable de dire, en ses propres mots, qui Il est pour lui, pour elle. Alors
là, les réponses tardent à venir. C’est encore Pierre qui, par sa propension à
prendre la parole à pareilles circonstances, sauve les apparences. Curieusement,
il donne la bonne réponse, mais sans en faire sentir la conviction personnelle.
Et la suite de ce dialogue montrera que Pierre lui-même ne connaissait pas la
personne dont il parlait avec tant de véhémence.
Jésus est le tout autre. Il ne se laisse pas emprisonner
par les perceptions que nous avons de lui. Il se situe parfois aux antipodes de
tout ce que nous pouvons dire et penser de lui. Bref, il nous invite à naître à
nous-mêmes pour que nous puissions être capables d’une expérience personnelle
et authentique de lui. C’est donc à l’écart qu’il nous faut aller ; là où,
dans le silence se révèle le Dieu tout autre !
Sébastien Bangandu, aa
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