vendredi 7 juin 2013

Homélie du 10e dimanche ordinaire C : La vie est belle!


Bien chers frères et sœurs,

          La vie est belle ! Cette affirmation revient souvent sur nos lèvres, quand tout va bien. Quand la vie nous sourit. Pourtant, bien que la vie des humains soit belle ici sur terre, elle ne manque pas d’épreuve et des situations limites. Car chaque jour qui passe, il n’est pas rare d’entendre, à travers les médias, des nouvelles effrayantes d’accidents de tous genres, provoquant d’innombrables pertes en vies humaines. Combien de mères et de pères effondrés, sont brisés à jamais par le chagrin, quand la présence chérie de leur fils ou fille n’est plus qu’un vague souvenir ou une simple  photo collée au mur ?

          Mais au-delà de ces moments sombres de notre existence, il faut considérer Jésus qui se présente comme un frère compatissant à l’égard de ceux et celles qui peinent et dont les conditions d'existence sont lourdes à porter. C’est quand tous les espoirs sont perdues et que s’engouffre l’horizon de notre existence que le Seigneur vient nous rejoindre et se fait l’un de nous. Le récit de la veuve de Naïm nous donne à d’expérimenter la sollicitude et la toute puissance de la miséricorde de Dieu, que même la mort n’arrête pas, et la totale gratuité d’un amour sans condition.

          Cela confirme le fait que Jésus Christ est venu pour que nous ayons la vie, et que nous l’ayons en abondance (cf. Jn 10, 10). On le voit bien dans l’évangile de ce jour. A Naïm, ville située à la frontière entre la Galilée et la Samarie, un cortège funèbre se déplace en direction de la sortie de la ville. A la tête du cortège : une femme maganée. Elle vient de perdre son fils, son unique, elle qui était déjà veuve. Sa tristesse est d’autant plus grande qu’elle est doublée d’une crainte pour l’avenir. Parents, voisins, amis et connaissances, tous sont plongés dans la même tristesse, solidaires du désarroi de cette femme. Il se dirige vers la sortie de la ville, là où l’on enterre les morts.

          De l’autre côté, c’est Jésus qui s’avance, escorté par une foule en liesse, contente de ce qu’elle venait de vivre il y a peu : la guérison de l’esclave du centurion de l’armée romaine. Aux portes de la ville, Jésus se laisse toucher par la tristesse de cette veuve inconsolable. Il s’approche d’elle et lui demande de ne pas pleurer. Cela est important car elle doit assister au ‘réveil’ de son fils qui franchissait déjà la limite entre les vivants et les morts. Et le miracle s’opère. Du coup, avec le fils et sa mère, c’est toute la communauté qui est ravivée, restaurée dans sa confiance puisque l’un d’entre eux retrouve la vie en même temps que son intégrité personnelle et sociale.

          Finalement, l’évangile nous dit que suivre Jésus, c’est considérer que le salut des autres, leur espoir, leur intégration sociale, leur vie représentent un enjeu important surtout dans notre société où le rejet, l’isolement, sont devenus monnaie courante. Voilà pourquoi il est dit qu’il aura plus de joie au ciel (Lc 15, 10). Et lorsque la personne est réhabilitée et la communauté restaurée, alors on peut célébrer, dans la joie, l’action de grâce et chanter la gloire de Jésus, que nous reconnaissons désormais comme le grand prophète, plus grand qu’Élie, Celui à travers qui Dieu visite son peuple. Vivifiés par la présence du Christ qui est au milieu de nous à travers l’eucharistie que nous célébrons, osons franchir les limites de notre mort quotidienne pour revivre l’espérance des enfants de Dieu.

Sébastien Bangandu, aa

Aucun commentaire: