lundi 10 décembre 2012

Homélie du 3e dimanche de l'Avent C : La joie, un signe du Royaume!


Bien chers frères et sœurs,

Gagner un état de vie qui permet de surmonter les aléas du quotidien est une recherche qui, aujourd’hui, semble devenir une priorité pour bien des gens. Mais pour l’humain de notre temps, l’impression générale est que la vie est dure, qu'elle est une lutte permanente et que la joie, le bonheur ou la sérénité sont éphémères ou à tout le moins fragiles. En fait, les soucis de la vie, toujours présents à l’esprit, l’insécurité, la peur du lendemain, … tout cela jette comme un voile sombre sur le tableau général de la vie quotidienne.

Mais quoiqu’il en soit, parvenir à rester joyeux, serein, confiant, même en des circonstances difficiles, permet d’aborder la vie avec beaucoup plus d’optimisme. La joie, en effet, est un élément central de l’expérience chrétienne. Elle n’est ni le fruit d’une naïveté invraisemblable, ni le déni de la dure réalité du quotidien. Elle est avant tout un don de l’Esprit Saint (Ga 5, 22). De ce fait, elle est supérieure aux joies fugaces du monde en ce qu'elle ne se dissipe pas, même si les circonstances sont pénibles.

Voilà pourquoi, au-delà des satisfactions immédiates et passagères, notre cœur devrait s’employer à chercher la joie profonde, parfaite et durable, celle qui donne du “goût” à l’existence. Paul en avait fait l'expérience, il sait de quoi il parle. Mais de quoi avons-nous réellement besoin pour être toujours heureux? En fait, d’après l’évangile de ce jour, la vraie joie s’expérimente à partir d’un changement de vie, d’une conversion à la vie nouvelle. « Convertissez-vous : le Règne de Dieu s’est approché » (Mt 3,2 ; 4,17).

C'est par ces mêmes paroles que Jean Baptiste et Jésus Christ commencent leur prédication. Il est vrai que la parole de Dieu est efficace. Comme la pluie qui descend du ciel n’y retourne pas sans avoir abreuver la terre, la parole reçue ne reste pas sans effets dans la vie de celui qui l’accueille (cf. Is 55, 10-11). Au cours des âges, ce message percutant a trouvé écho dans les cœurs de ceux et celles qui l’ont accueillie. Bouleversés au fond d’eux-mêmes, ils voulaient alors savoir ce qu’il fallait faire. C’est la même question que l’on devrait aussi se poser aujourd’hui, dès lors qu’on se sent touché par cette parole. C’est cela le repentir, sans lequel il est impossible de parler de vie nouvelle.

En effet, le repentir c’est l’accueil du don gratuit du salut et de la joie, la porte d’entrée du Royaume de Dieu. Ainsi, vivre serein et joyeux participe d’un art, d’un style de vie éclairé par la parole de Dieu. C’est donc une invitation constante à accueillir la vie quotidienne comme un don de Dieu, un cadeau que le Créateur nous fait au fil des jours. Un tel don ne peut s’épanouir  qu’inscrit dans un projet de vie qui laisse Dieu être Dieu en tout ce que vivons au fil des jours.

En définitive, nous savons aussi que l'humeur joyeuse est naturellement communicative. S’il est vrai que notre joie, personne ne peut nous la ravir (cf. Jn 16, 22), il est d’autant plus vrai que l’ayant reçu gratuitement, nous sommes appelés à la donner gratuitement (cf. Mt 10, 8). Laissons-nous donc transformer par cet appel du Baptiste, afin que le Seigneur nous rende capables d’aller jusqu’au bout dans le don de nous-mêmes, en partageant avec d’autres, notre joie de croire !

Sébastien Bangandu


Aucun commentaire: