Lectures : 1ère lecture :
Ézéchiel 37, 12-14
2ème lecture : Rm 8, 8-11
Évangile : Jn11, 1-45
Bien
chers frères et sœurs,
Tous
autant que nous sommes, hommes, femmes, jeunes vieux, individus et sociétés,
nous demeurons fragiles, à la merci d’événements qui nous dépassent. Bien plus,
avec la mort, l’homme fait l’expérience de son manque de contrôle sur les
événements, sur le temps et sur sa propre vie.
En
annonçant la nouvelle de la maladie de leur frère à Jésus, Marthe et Marie
s’appuient sur ce lien d’attachement et d’affection forte qui unit Jésus à
Lazare : « Seigneur, celui que tu aimes est malade ». En
soulignant ce lien d’amitié, Marthe et Marie entendent persuader Jésus de venir
vite le voir pour le guérir de sa maladie. A travers cette épreuve, nous
comprenons aussi qu’être ami de Jésus ne nous épargne de rien. Tout peut nous
arriver.
Mais
l’attitude de Jésus face à la maladie de son ami nous parait un peu décevante.
D’abord il rappelle que « cette maladie ne conduit pas à la mort… ».
Ensuite, il met encore deux jours à l’endroit où il se trouvait et se décide
même de s’en aller loin de là, en Judée où, tout récemment il allait se faire
lapider. Enfin, lui-même annonce aux disciples la mort de Lazare dans un ton on
ne peut plus moqueur : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir
pas été là… ».
Quoique
décevante, à première vue, l’attitude de Jésus nous montre comment il est
capable de banaliser les épreuves de la vie, la maladie, la mort. En pleurant
sur son ami Lazare, il veut nous partager son humanité. En le faisant revenir à
la vie, il veut nous assurer que la maladie, les souffrances et les épreuves de
la vie n’ont pas le dernier mot sur celle-ci. Ce sont des passages qui nous
ouvrent le chemin vers la vraie vie.
Un
coup d’œil attentif sur notre vécu quotidien nous fait voir qu’il y a déjà,
dans notre vie, des signes de résurrection. Il s'agit de les déceler. Souvent,
nous ne regardons que ce qui ne va pas. Dieu, au contraire, nous invite
aujourd'hui à regarder ce qui renaît, ce qui fonctionne, ce qui repart, ce qui
réussit, ce qui marche. Tout cela, c'est une illustration merveilleuse de la
puissance de vie à l'œuvre dans le monde. Un proverbe africain dit :« Quand
un arbre tombe, on l'entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit ». Avec
la mort qui nous fait pleurer, nous effectuons silencieusement un passage vers la
vraie vie.
Sébastien Bangandu, a.a.
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