vendredi 17 avril 2015

Homélie du 3e dimanche de Pâques B: C'est bien moi!



Bien chers frères et soeurs,

Après la mort de Jésus, les disciples, pris de désespoir, étaient angoissés, le sens de leur vie s’était effondré, leur avenir incertain s’était assombrit. Dans ces conditions, penser à Lui ne leur servait plus à rien, sinon à réveiller ce souvenir douloureux d’un être qui pourtant avait meublé vie. Mais même s’ils avaient perdu de vue ses promesses, ce temps de souffrance ne devait pas durer longtemps puisque Jésus avait fait valoir avec force qu’Il ressusciterait.

Ainsi, lorsque le Ressuscité se dévoile à la fraction du pain, les yeux de nos deux amis, disciples d’Emmaüs, s’ouvrent pour ne plus voir qu’eux-mêmes, l’un en face de l’autre. Ils réalisent alors que désormais le signe, le sacrement, c’est le frère. Cette communion les remet en route. Ils repartent, confirmés maintenant dans leur vie, que le Christ est au milieu d’eux. Ils traversent l’obscurité, courent affermir la foi de leurs frères et sœurs. 

C’est dire que ce Jésus ressuscité, en quête des hommes, nous pouvons bien l’inviter à notre table, mais pas le garder ni le conserver pour nous seuls. Libre, à l’image de son image, Il ne laisse pas poser la main sur lui. Et s’Il s’échappe, c’est surtout pour inciter nos ardeurs à aller à répandre la nouvelle qu’Il est désormais vivant au milieu de nous. Alors qu’ils se mettent en route, c’est Jésus lui-même qui leur apparaît puisqu’Il les précède, selon la parole du psalmiste : « Tu me devances et me poursuis… » (Ps 138, 5).

Le voilà de nouveau parmi ses disciples. En leur souhaitant la paix, il constate qu’ils restent stupéfaits et craintifs. Il les rassure : « C’est bien moi ». Ces apparitions répétées de Jésus au milieu des siens en disent long sur son attachement à ces personnes qu’il a côtoyées et formées. A travers sa présence, Jésus veut leur dire qu’il ne pourra jamais les oublier puisqu’ils font désormais partie de son histoire. Bien plus, Jésus ne se contente pas de se faire voir, de se laisser toucher. Tous ses efforts de rapprochement visent à leur ouvrir l’esprit à l’intelligence des Écritures, laquelle leur confère la lumière qui désormais éclairera leur chemin.

Mais cette lumière nouvelle qui transfigure la vie des disciples est également destinée à transformer notre existence personnelle ainsi que le destin de toute l’humanité. Voilà pourquoi, comme pour les deux disciples d’Emmaüs, cette nouvelle rencontre du Ressuscité débouche, pour les Onze, sur une mission nouvelle. « C’est vous, dit Jésus, qui êtes témoins de tout cela ».

Jésus-Christ, hier, aujourd’hui, est le même. Il veut être tout autant présent dans notre vie qu’il l’a été au sein de la première communauté chrétienne. Bien que de nos jours les miracles soient rares, les signes de sa présence sont légion. Ainsi, avoir l’intelligence des Écriture c’est accueillir la Parole de Dieu comme une révélation, une manifestation de Jésus lui-même dans la vie et les événements que nous vivons au quotidien. Enfin  ressusciter, c’est déployer en nos vies la vitalité du Christ. C’est ce à quoi chacune, chacun est aujourd’hui appelé.
Sébastien Bangandu, a.a.


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