Homélie du 4e dimanche de l'Avent A : Dans le silence!

Bien chers frères et sœurs,

De Joseph, l’Évangile ne nous dit pas grand-chose sinon qu’il était charpentier, homme juste, descendant de David, originaire de Bethléem, mais qui demeurait à Nazareth. Par ailleurs, l’Évangile nous dit aussi qu’il fut l’époux de la vierge Marie. Mais ce qui domine le portrait de sa personnalité c’est surtout le fait qu’il était silencieux et juste. Silencieux, oui, car, de lui, il ne nous reste aucune parole. Juste, sûrement oui, parce qu’il n’agissait jamais sous l’influence de ses propres impulsions.

Nous savons aussi que Joseph aimait beaucoup Marie, cette jeune fille charmante, et que la délicatesse de son cœur l’avait poussé à la répudier en secret, quand il la sut en sainte, pour lui éviter le pire. Pourtant, Joseph connaissait bien la loi. Sans doute, il aurait pu dénoncer Marie publiquement. Mais l’amour qu’il avait pour elle l’en empêchait. Il ne voulait pas tout abimer, bien qu’il ait eu toutes les raisons de jouer au juste outragé. Confiant dans le Seigneur, il dormait paisiblement.

Et c’est au fond de son serein sommeil que le Seigneur viendra le dissuader de sa décision. Là aussi, Joseph pouvait encore résister, puisqu’il ne s’agissait que d’un songe. Mais en tant qu’homme de foi, Joseph savait que Dieu était toujours agissant quelles que soient les circonstances.

Obéissant à la parole du Seigneur, Joseph reçu Marie dans sa maison. Et peu à peu, entre fuites et refus, entre peur et doute, la foi avait fait son chemin dans le silence, redressé les chemins et disposé les cœurs à recevoir Dieu parmi nous. C’est donc pour nous que Dieu a choisi ce chemin du silence pour que nos langues, enfin déliées par sa présence, chantent « venez divin Messie! »

Enfin, c’est de nous que Dieu veut faire des hommes et des femmes justes, transformant notre histoire de mort et de péché en aventure de grâce. Mais n’oublions pas que le juste vit par la foi (Ha 2, 4). Et c’est dans le silence que la foi prend racine dans notre vie. Sachons aussi que les grandes entreprises, les grands succès se préparent souvent sans bruit. Dans le silence. Laissons Dieu être Dieu dans le silence de nos vies!

Sébastien Bangandu, aa