dimanche 2 décembre 2012

Homélie du 2e dimanche de l'Avent C : Le désert, un chemin vers Dieu!


Bien chers frères et soeurs,

Pour ceux et celles qui en ont fait l’expérience, le désert n’est pas seulement un lieu d’errance, d’épreuves et de tentations. Il est aussi le lieu de la confrontation avec soi-même, laquelle ouvre à Dieu et aux autres. Il est également une épreuve qui en même temps inaugure une véritable métamorphose de notre être profond, de notre vie quotidienne. Ceci fait qu’on n’en revient jamais comme on y est allé.

Loin d'être synonyme d'immuabilité, d’aridité, de solitude, le désert est surtout un espace des plus fertiles où se conjuguent rencontre, échange, épanouissement. Lieu de retraite idéal, le désert donne libre cours aux retrouvailles avec notre véritable humanité, dans le vaste secret d'un paysage infini où chacun est enfin seul  face au Dieu infini. Première étape de sa mission, c’est là que Jean Baptiste vient de vivre cet horizon de clarté vive, ce trop-plein de vigueur intérieure au prix de la faim et de la soif.

Mais le désert étant aussi un lieu de passage, il fait parvenir au cœur d’un espace ambiant, où le quotidien des humains trouve ses assises les plus profondes. Voilà pourquoi Jean Baptiste doit regagner le monde, car c’est au cœur de l’histoire humaine, dans ce qu’elle a de monotone et d’incohérent, de désireux et d’espérant, que Dieu est à l’œuvre. C’est donc là, dans le monde d’aujourd’hui et de demain, qu’il s’agit de préparer un chemin, afin qu’advienne le Règne de Dieu.

Et la conversion à laquelle nous invite le Baptiste n’est pas une conversion de façade. Il s’agit d’une conversion réelle, qui consiste à vraiment mettre de l’ordre dans notre vie pour laisser libre cours à l’action de Dieu en nous. Point n’est besoin de crier sur les places, d’élever la voix pour mieux se faire entendre. Seule la présence vivifiante de Dieu au cœur de notre existence suffit à transformer le monde en nous et autour de nous. Et le message de Jean Baptiste, ce n’est pas d’abord un cri, mais plutôt un témoignage percutant qui invite à la conversion.

Ainsi, l'espace désertique permet à chacun et à chacune de nous de soigner ses blessures, de reprendre goût à la vie, de mieux comprendre notre raison de vivre, de renaître à nous-mêmes. Parfois, le passage à vide dans la vie est indispensable pour la reconstruction de l'être. Le désert ravive notre soit de l’essentiel et nous oblige à nous débarrasser de tout ce qui encombre inutilement notre vie, de nous convertir.

En définitive, comme pour Jean Baptiste, le désert s'ouvre devant nous comme une mise à l'épreuve initiale. Mais par la suite, il peut devenir un voyage à la rencontre du vrai Dieu, Celui-là même qui a commencé l’œuvre de salut en nos vies et la poursuit jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ-Jésus. Puissions-nous ouvrir nos cœurs à sa rencontre.
Sébastien Bangandu



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