dimanche 21 octobre 2012

Homélie du 30e dimanche ordinaire B : Pourquoi ne pas crier sa foi ?


Bien chers frères et sœurs,

Si nous avions la confiance et la tenacité de Bartimée, beaucoup de choses auraient changé dans notre vie. En effet, cet aveugle connu de tous, est pour nous un modèle de détermination. Il savait bien ce qu’il cherchait et il a essayé de mettre toutes les chances de son côté pour l’obtenir. Aveugle, privé de liberté et d’autonomie personnelle, il était comme condamné à dépendre, en grande partie, des autres. C’était un être dépaysé, arraché à la sécurité de tout ce qui lui était familier.

Obligé de quémander pour subvenir à ses besoins, il savait où se placer pour augmenter ses chances d’être vu. Et c’est au bord de la route qu’il rencontrera la lumière. Quoi de plus joyeux que la lumière qui dissipe les ténèbres et révèle la beauté des choses ? Bartimée, aveugle de naissance, en a fait l'expérience, lui qui a reçu du Christ la grâce insigne d'ouvrir les yeux, presque simultanément, à la clarté du soleil et à la lumière de la foi. « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez… »

Se mettre sur la route, c’est avoir le courage de s’exposer, de s’afficher tel que l’on est, de se regarder en face. C’est aussi avoir un cœur rempli de l’espérance du  passage de Jésus dans sa vie. C’est, par ailleurs, être convaincu qu’un jour, tout pourra changer. Mais très souvent, nous avons tendance à cacher notre misère, à nous enfermer sur nous-mêmes, limitant ainsi nos chances d’être vus et écoutés. Or, il est important de prendre conscience de ses misères afin de donner libre cours à l’action de Dieu dans nos vies.

Mais Bartimée, quoiqu’aveugle, était capable d’entendre. Informé du passage de Jésus, il s’est sans doute souvenu du discours-programme que cet homme avait prononcé un jour, dans la synagogue de Nazareth : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue… » (Lc 4,18 s). Décidemment, il s’avance vers Jésus, en criant sa misère : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ». Mais les autres, ne découragent sous prétexte qu’il ne se faira pas entendre. Que d’obstacles à franchir sur le chemin de notre délivrance ?

Jésus est une personne attentive et rien de ce qui contrevient à l’épanouissement de l’humain ne peut le distraire. Bien plus, il est Celui qui délivre le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours (cf. Ps 72,13). Jésus appelle Bartimée pour que ce dernier lui dise de sa bouche ce qu’il désire. Curieusement, ce sont ceux qui l’empêchaient de crier sa foi qui finalement l’encouragent! Tout joyeux, il jette son manteau, bondit et court vers Jésus. Et sans lésiner, il va tout droit au but. La concision de sa réponse en dit long sur son désir le plus ardent : voir. Que de détours parfois dans nos requêtes ?

Bartimée peut être pour nous un modèle de foi, de persévérance et d'espérance. Posté au bord du chemin du monde, attentif aux choses de la vie, il est mis au courant du passage de Jésus de Nazareth. Son cri de foi résiste à l’épreuve du silence qu’on veut lui infliger. Jetant derrière lui tout ce qui l’encombre, il est accueilli, écouté et illuminé par Celui qui est la Lumière du monde. A l’instar de Bartimée, prenons courage, lançons-nous à la suite du Christ, Etoile sans déclin et nos vies seront illuminées par sa présence.

Sébastien Bangandu

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