mercredi 10 octobre 2012

Homélie du 28e dimanche ordinaire B : Qu'avons-nous quitté?


Bien chers frères et sœurs,

Chercher Dieu est un désir légitime pour quiconque le veut. Comme cet homme de l’évangile, nombreux sont ceux et celles qui, aujourd’hui, cherchent Dieu, dans le but d’hériter le Royaume des cieux. Malgré l’avancée de la sécularisation, il est tout de même heureux de constater qu’il y en a encore qui, aujourd’hui, sont habités par la soif de Dieu. On les rencontre dans des pèlerinages, en adoration dans des sanctuaires, dans différents lieux de ressourcement spirituel… Et par-dessus tout, on sent chez beaucoup le désir de vivre dans le profond respect des commandements de Dieu.

Mais malgré ce désir de recherche d’un vécu plus authentique et en constante harmonie avec Dieu, Celui-ci semble encore plus éloigné que jamais. Que nous manque-t-il ? Que doit-on encore faire de plus ? Sur ce point, tous les chercheurs de Dieu se joignent à l’homme de l’évangile pour interroger Jésus. 

Pour sa part, Jésus se situe à un autre plan, celui de l’idéal de la charité, c’est-à-dire l’amour dans son sens le plus parfait. Un tel amour ne peut se vivre sans rupture, sans renoncement et sans sacrifice. Et pour réaliser cette rupture, ce détachement, pour vivre dans l’esprit de l’Évangile, il faut nous libérer de tout ce qui nous rend esclave, de tout ce qui nous encombre dans notre marche vers le Royaume.

Mais ce renoncement n’est sans doute pas facile ainsi que le constatent les disciples de Jésus, qui croyaient avoir tout quitté pour le suivre. Pourtant, comme eux, nous restons parfois convaincus d’avoir tout quitté, alors qu’il n’en est rien. Mais voyons donc ! Regardons notre vie à la lumière de l'évangile et soyons cohérents avec nous-mêmes. Qu’avons-nous vraiment quitté ? La vérité c’est que nous cherchons plutôt à tout avoir ! Et au lieu de posséder, nous nous laissons posséder et en voulant déjà être sûrs d’entrer dans ce Royaume en possédant tout ici sur terre.

Par ailleurs, il n’est interdit à personne d’être riche et de posséder les biens sur cette terre des hommes. Nous avons tous besoin d’une existence comblée. Mais le Christ nous invite à Chercher d’abord le Royaume de Dieu et sa justice. Tout le reste nous sera donné par surcroit. » (cf. Mt 6, 33). Et sachons que Dieu ne refuse jamais le bonheur à ceux et celles qui comptent sur lui. Suivre Jésus implique donc un dépouillement qui nous rend dépendants de Dieu et de nos frères et sœurs, comme le fut d’ailleurs le Christ lui-même.

Enfin, au lieu de nous évertuer à faire prévaloir notre mérite, nous sommes invités à nous repentir. En fait, comme le dit Philippe Dautais : « Le repentir est une réorientation du désir qui s'exprimait par rapport au monde et qui maintenant est orienté vers Celui qui est Source de désir en nous car il est Source de vie. Appel à la synergie, à une rencontre, le repentir est le retour de la créature exilée vers le Créateur, ascension pour passer du terrestre au céleste, du conditionné vers la liberté. » Que la grâce du Christ nous précède et ravive notre désir de conversion.

Sébastien Bangandu

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