dimanche 1 juillet 2012

Homélie du 14e dimanche ordinaire B: Jésus, un sujet de scandale chez lui!


Bien chers frères et sœurs,
Les origines modestes de quelqu’un, son manque d’instruction suffisante ou le simple fait qu’elle soit une personne quelconque, peuvent constituer des motifs de rejet de ladite personne. Jésus a vécu la même expérience. Déjà dans son village, il a été sujet à de semblables réflexes de rejet. Considéré par beaucoup comme étant le fils du charpentier, Jésus-Christ a eu du mal à convaincre son entourage de la sagesse dont il faisait pourtant preuve.

Ainsi, partout où il passe, Jésus provoque toujours chez ses interlocuteurs un réflexe de défense, né sans doute d’une forme subtile de peur, la peur d’être amenés à se mettre en question, à sortir de leur coquille, pour se mettre humblement à sa suite. Ses concitoyens sont ‘stupéfaits’ et ‘choqués’, car ils ne parviennent pas à concilier la puissance convaincante de ses paroles avec son humble condition, tant leur intelligence est obscurcie par d'égoïstes préjugés. Dès lors, il leur est difficile de croire que la vraie grandeur se passe d'une vie de façade.

Mais pourquoi cette incrédulité déplacée ? Sans doute parce qu’ils acceptent volontiers que Dieu se tienne là-haut, séparé des humains, bien loin, inaccessible. Qu’il visite leur terre, en naissant dans l’une de leurs familles, modeste, bien connue, voilà qui non seulement surprend mais inquiète ses compatriotes. Comme quoi, nous sommes tous invités à nous ouvrir à l’évidence de la proximité de Dieu. Une proximité active qui s’adresse à chacun de nous sous forme d’un appel à accepter que Dieu utilise n’importe quel humain pour nous révéler sa présence et nous dire sa parole.

Car parfois nous croyons bien connaître certains de nos frères et sœurs alors qu’en réalité, nous avons à nous ouvrir à leur mystère pour pouvoir déceler en eux la présence de Dieu. Ceci dit, il nous faut croire que dans la personne de chacun et chacune de nous, Dieu est à l’œuvre. Point n’est besoin de s’en douter. C’est tout simplement une merveille sous nos yeux. Elle ne sollicite pas plus que notre assentiment.

Parfois, comme les compatriotes de Jésus, nous sommes choqués de voir en quelqu’un dont nous connaissons bien les tares, la manifestation de la puissance divine. C’est comme si nous étions vraiment convaincus que Dieu ne peut venir que d’ailleurs, d’autre part. Pourtant, on ne peut l’obliger de se manifester selon nos goûts. Il est le souverain. L’efficacité de son action, la justesse de son agir, mais surtout le fait qu’il est imprévisible dans ses actes devraient nous apprendre à rester humbles et réceptifs.

Enfin, Jésus nous démontre justement qu’on ne connaîtra jamais pleinement une personne humaine. Elle est et restera toujours, pour une grande part, un mystère. Connaître ses qualités, ses petits côtés, ses déboires, sa famille, etc. n’épuiseront jamais la part du mystère que Dieu lui a conféré. Laissons donc Dieu, dans son bon vouloir, continuer son œuvre au milieu de nous. De cette façon, nous bénéficierons toujours de ses largesses. Finalement, il prendra davantage plaisir à habiter notre terre en se faisant, au quotidien, notre compagnon fidèle.

Sébastien Bangandu

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