Bien chers frères et soeurs,
On retrouve au cœur de tout être vivant une source
sacrée dans laquelle coule le véritable sang qui le vivifie, et faute de laquelle
nul ne peut survivre. La métaphore de la vigne dont Jésus se sert est
évocatrice de la relation, parfois entachée d’infidélité, de l’époux avec sa
bien-aimée et, partant, de Dieu avec son peuple dans l’Ancien Testament (Osée
10, 1-2).
Dans le Nouveau Testament, le Christ s’identifie à
cette vigne. De ce fait, il affirme qu’il appartient à son Père et que toute sa
vie est au service de la volonté de Celui-ci. Mais en tant que vigne, il assure
également la vitalité des sarments que nous sommes et sans laquelle il nous est
impossible de produire des fruits qui demeurent. En ce sens, notre relation au
Christ ne doit pas se contenter d’être théorique. Elle se doit d’être un
contact réel avec le Vivant, dont la présence féconde et vivifie notre
existence quotidienne.
C’est donc à travers une telle relation qu’il est
capable de nous donner son Esprit, sa vie, son dynamisme vivant. Sève qui alimente
notre existence, Jésus l’est surtout dans la mesure où il nous partage ce qu’il
a de plus intérieur, sa passion pour le Père et son amour pour les humains. De
ce point de vue, la fécondité du disciple, bien qu’étant l’œuvre de l’Esprit, est
aussi fonction de l’embranchement de celui-ci à Jésus-Christ, la source même de
notre existence.
De façon concrète, c’est à travers sa parole que le
Christ abreuve notre vie. Et comme la pluie tombant du ciel n’y retourne pas
sans avoir arrosé et fécondé la terre et donné sa semence au semeur (cf. Is 55,
10), cette parole, vécue et prêchée devient motif de crédibilité, signe de la
vérité et témoignage éloquent. Bien plus, elle nous entraîne dans une aventure
de communion vivante et profonde avec la personne du Christ : « Je
vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20).
Par ailleurs, cette parole, tout en agissant en nous,
devrait nous habiter et surtout demeurer en nous au quotidien. Et dans un monde
où nous sommes constamment enfermés hors de nous-mêmes, déconnectés, hors jeu,
il est peut-être temps de réapprendre à
« méditer », -cette pensée profonde et réfléchie à laquelle nous
consacrons apparemment si peu de temps- en prenant appui sur l’origine médicale
de ce mot qui veut dire « porter remède ».
Enfin, la vie chrétienne est
toujours une histoire de grâce et de misericorde. C'est une vie qui s'efforce
d'être vécue dans la joie, pour aimer et faire aimer le Christ. Demeurer en Jésus-Christ permet de nous désintoxiquer
de tant de préoccupations, si souvent frivoles, pour retrouver chez les
‘hyperactifs’ que nous sommes, un vrai centre de gravité, à travers une vie
vraiment accordée au christ : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi,
il est comme un sarment qu’on jeté dehors, et qui se dessèche ».
Sébastien Bangandu
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