jeudi 19 janvier 2012

Homélie du 3e dimanche ordinaire B : Un Dieu en quête de l'humain...

Bien chers frères et sœurs
Aujourd’hui, suivre quelqu’un, surtout lorsqu’on ne le connaît pas assez, faire les choses comme tel ou tel autre les fait, imiter, … ne passent plus. Chacun veut être original, créateur. A l’Assomption, on nous invite constamment à devenir des hommes ou des femmes d’initiative, inventifs. Et s’il faut copier quelqu’un, il faut vraiment qu'il le mérite. Pourtant l’Évangile de ce dimanche, tout en focalisant notre attention sur la proclamation de la bonne nouvelle par Jésus-Christ, nous appelle à le suivre, ou mieux à marcher derrière lui comme ce fut le cas pour les premiers disciples.

En effet, l’arrestation du Baptiste qui ouvre notre Évangile veut mettre en lumière le fait que l’attente et la préparation du Peuple de Dieu par le Baptiste a trouvé son achèvement en Jésus-Christ. Car celui-ci ne vient pas continuer la mission du Baptiste ni convertir par un baptême de pénitence. En lui, les temps sont accomplis, c’est déjà l’avènement du Règne de Dieu qui se réalise. En proclamant avec fermeté la Bonne Nouvelle en Galilée, alors que son précurseur est aux arrêts, Jésus veut faire comprendre à Hérode et à tous les ennemis du Règne de Dieu que rien ne peut arrêter le vent fou de l’Esprit d’accomplir l’œuvre de Dieu.

Et pour que cette mission soit effective, Jésus doit se trouver des compagnons de lutte. Ces derniers ne sont pas des oisifs. C’est à leur boulot quotidien qu’il les arrache, pour faire d’eux des serviteurs inutiles. Mais pourquoi choisir des pêcheurs? Il est surprenant que Jésus ait choisi des disciples dont la majorité était des pêcheurs, au lieu de chercher des spécialistes en pastorale, dans le domaine biblique, ou des connaisseurs comme les scribes ou les pharisiens. La réponse est claire, surtout si l’on sait que les pensées de Dieu ne sont pas les nôtres. Et quand Dieu choisit, c’est parce qu’il a un plan merveilleux pour chacun de nous. C’est pour un devenir qui est aussi notre avenir, c'est-à-dire notre conversion.

Par ailleurs, un pêcheur, ce n’est pas rien! C’est une personne imaginative, qui sait observer et chercher avec patience. Il sait trouver des appâts qui conviennent pour attirer les poissons. A travers son travail quotidien, il est comme déjà préparé à une mission future qui l’attend : celle d’exercer sa tâche sous une autre forme. N’oublions pas que Jésus lui-même fût un excellent pêcheur d’hommes. C’est d’ailleurs pour cela que ceux qu’il choisit doivent apprendre à marcher derrière lui, c’est-à-dire à suivre ses traces...

Comme le pêcheur fait sortir de l’eau le poisson, ainsi Jésus, par sa présence en nos vies, fait en sorte que ce qu'il y a de meilleur en nous fasse surface, soit sorti du reste et recueilli pour le plus grand bien de tous. Dès lors, l’image de pêcheur d’homme démontre bien combien Dieu est passionné pour l’humain. Ce dernier fait l’objet essentiel de sa recherche car en lui, il a caché son trésor.

Enfin, Dieu est à la recherche de chacun de nous. Il nous rejoint à travers la monotonie de nos tâches quotidiennes. C’est de là qu’il nous prend pour faire de nous ses instruments de travail. Un tel appel requiert de la part de chacun obéissance et ouverture à ses volontés, car c’est bien pour faire sa volonté qu’il nous appelle. En méditant sur l’appel des disciples, nous lisons en même temps notre propre appel, celui qui nous fait faire l’expérience d’un Dieu qui nous cherche et qui nous fait naître à une vie nouvelle. Puissions-nous, dans un élan de confiance, suivre ses traces, pour faire advenir son Règne en nous et autour de nous.

Sébastien Bangandu


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